Émission du 26 juillet 2017

  1. Riit (Rita Claire Mike-Murphy) est originaire de Pangnirtung et tout jeune, elle est exposée à la musique. La chanson Imiqtaq refère à l'action d'aller chercher de l'eau. Cette berceuse est une chanson qui modernise le trésor traditionnel de la musique inuit et c'est avec sa propre touche personnelle qu'elle apporte une brise de fraîcheur aux oreilles attentionnées de nos auditeurs. Ci-bas la traduction libre de Qupanuaq:

    Si j'étais celle à qui on demandait d'aller chercher de l'eau, même si j'étais celle à qui on faisait un reproche, je voudrais néanmoins partir, là-bas, tout en-bas.

    Mais quand j'irai chercher l'eau, si tu souhaites te joindre à moi, tu n'auras
    qu'alors qu'à me suivre, là-bas, tout en-bas.

     
  2. Tarrak est un jeune rappeur inuit du Groenland. C'est à travers les paroles qu'il illustre les enjeux sociaux des inuit de sa terre natale et parmi ses compositions, la chanson Tupilak est révolutionnaire de par ses paroles engagées. Tupilak est considéré au Groenland comme étant un objet spirituel, maléfique et magique, fabriqué par les shamans dans le but de faire fuir l'ennemi. Le contexte de la chanson est très à-propos et interpelle les auditeurs à mieux comprendre les problèmes socioéconomiques au Groenland. Ci-bas est la traduction libre de Qupanuaq:

    Les Qallunaat viennent ici avec une attitude de bien pensant
    Ils nous disent comment nous devons nous comporter
    Trop souvent j'ai été témoin du racisme
    Ils nous traitent de tous les noms
    Pour eux nous valons moins que rien
    Ils disent ''J'aime pas la façon dont les inuit pensent''
    Même un prof m'a déjà dit que nous ne devrions pas être si silencieux
    Il y a une croix gammée sur ma porte
    Quand tous les regards nous jugent
    Il est bon d'avoir un Inuk à ses côtés
    Le racisme est rampant.
    Ils nous traitent d'Eskimo paki et d'Arctic monkeys
    Et je crie ''jamais je me laisserai faire''
    Le qallunaaq n'est rien d'autre qu'un tupilak, un esprit maléfique

    Si tu ne parles pas danois le système d'éducation ne t'acceptera pas
    Mais si eux ne peuvent pas parler le groenlandais
    On leur donne néanmoins tous les droits
    Ceci est la vie que nous vivons
    Nous pouvons réussir seulement si nous parlons la langue de l'étranger
    Mais qu'est-ce que ce gouvernement? Mais qu'est-ce que ce pays?
    Quand les qallunaat viennent ici, nous les accueillons à bras ouverts avec un sourire
    Mais eux, ils laisseront mourrir un Inuk sans-abris
    (intermittence vidéo)
    Sans se précipiter pour venir à son aide car sa vie ne vaut rien à leurs yeux
    Pour eux, nous sommes que des alcooliques et des moins que rien
    Je me demande, sommes-nous toujours un peuple de colonisés?

    Je ne blâme pas seulement les qallunaat
    Certains Inuit ont une soif sans fin
    Ils ternissent notre réputation au loin
    Ils reviennent à la maison sans argent
    Et nous finissons par nous voir aussi comme des moins que rien
    Nous nous sentons comme si nous avions aucune place dans cette société
    Mais pourquoi sommes-nous encore sur ce foutu chemin?
    Mes chers compatriotes, je lance l'appel
    Réveillez-vous! Répliquez! Fâchez-vous!
    Occupez-vous de vous-mêmes! Soyez indépendants!
    Montrez leur que vous pouvez
    Ne vous laissez pas abattre et descendre dans les abysses
    Ils nous regardent avec condescendance
    Mais ils n'ont rien comme nos montagnes
    Ils ne peuvent voir et ni savoir vraiment qui nous sommes
    Je dis que c'est maintenant à notre tour d'être les tupilat